Premiers pas en Chine


Premiers pas en Chine

La grande ville

Les chinoisNous voilà donc arrivés dans la ville de Nanning. Contrairement aux pays que nous venons de quitter, les chinois semblent vivre beaucoup la nuit. De nombreux commerces restent ouverts jusque très tard le soir et nous nous étonnons de voir certaines boutiques toujours disponibles à minuit passé lorsque nous rentrons de notre restaurant.

À observer la ville, la Chine est bien plus développée que le reste de l’Asie. La ville est grande et propre, ses allées sont dégagées et lumineuses et un nombre impressionnant d’enseignes se battent les clients qui se promènent en masse dans les allées commerçantes. Parmi elles, nous reconnaissons certaines grandes enseignes bien connues. Côté circulation, les scooters électriques semblent glisser sans un bruit et sans odeur sur le bitume tout neuf avant de s’arrêter bien sagement au feu rouge. Le contraste est détonnant.

BinyangNos premiers contacts avec les gens sont très positifs. La plupart nous font de grands sourires et sont vite prêts à nous aider. Si nous essayons de nous expliquer maladroitement avec une personne qui ne parle pas anglais, il n’est pas rare qu’une autre débarque dans la conversation pour jouer les traducteurs. Le tout premier soir nous sommes même accompagnés par un policier qui nous mène jusqu’à la porte de l’hôtel que nous cherchions. Nous sommes bien loin des images qu’on nous avait dépeintes avant de partir.

La journée a beau être pluvieuse nous n’en sommes pas moins tout joyeux d’être là. Au gré de nos déambulations nous trouvons de bonnes petites choses à nous mettre sous la dent pour pas trop cher. Bref le moral est bon. Soudain il le devient encore plus. Devant nos yeux écarquillés, une boulangerie pleine de brioches et d’autres délicatesses. En tout cas avant notre passage. Nous la dévalisons en bonne partie.

Sortie de ville

Mi fenLa sortie de ville est aussi une expérience intéressante. Déjà c’est une aventure. Il nous faut bien 15 kilomètres pour rejoindre le péage qui indique la sortie de Nanning. Au fur et à mesure que nous nous éloignons du centre ville, les scooters silencieux sont remplacés par des poids lourds bruyants et odorants. Nous nous faufilons dans un bouchon gigantesque et assourdissant. La règle est facile. Priorité au plus gros et à celui qui klaxonne le premier. C’est rarement notre cas. Comme les chinois ne regardent pas dans leur rétroviseur, le klaxonne sert aussi à prévenir de sa présence. En vélo c’est assez fatiguant. D’autant que le volume sonore est directement proportionnel au volume du véhicule.

Ensuite c’est une autre vision du pays qui nous est présentée. Les immeubles sont de moins en moins clinquants, les routes un peu plus usées. Les gens semblent un peu moins respectueux du code de la route qu’ils ne l’étaient quelques kilomètres auparavant. Le centre des grosses villes serait en fait un peu plus avancé que le reste du pays. Le côté charmant des gens lui ne faiblit pas.

La route secondaire que nous envisagions est en fait un axe très passant. Qui plus est, un signe indique clairement que l’accès n’est pas autorisé aux vélos. Sur notre carte, c’est la seule route que nous voyons. Nous demandons donc notre chemin aux gens qui passent et tous sont unanimes. Il faut suivre la route passante. Le panneau d’interdiction n’est sans doute là que pour la déco. Timidement, nous nous engageons donc sur la bande d’arrêt d’urgence. Au bout de quelques kilomètres, voyant depuis un moment une petite route tranquille suivre notre quasi autoroute, nous prenons à travers champs pour la rejoindre. C’est décidé en Chine il faudra trouver les toutes petites routes. Celle sur laquelle nous sommes à présent est tellement plus calme. La voiture semble être un luxe que ne peuvent pas se payer beaucoup de chinois et les quelques motos ou scooters qui nous passent sont une moins grande nuisance.

Neuf et ancienLes quelques petits villages que nous traversons sont très désuets. Les anciennes habitations de terre sèche sont petit à petit remplacés par des maisons en brique qui n’ont que peu de charme. Olfactivement parlant, la Chine est rarement neutre. Ça sent le bétail, les cultures, les égouts, la nourriture en train de cuire. Des centaines d’odeurs qui se mêlent au gré du vent en composant une symphonie étonnante. Nous sommes souvent attristés de voir des dépotoirs à l’entrée même des villages, mais bon. Après tout, nos petits villages de campagne étais un peu comme ça aussi il n’y a pas si longtemps que ça.

Pour naviguer, nous avons opté pour la carte routière en chinois. Pas très pratique pour deviner le nom des lieux, mais tellement plus simple pour pointer une destination à quelqu’un ou comparer à l’un des trop rares panneaux de circulation. Il y a vraiment très peu de signalisation sur les routes de Chine et ce pays est tellement peuplé qu’il y a des routes partout. Sur nos cartes, car nous en avons plusieurs, toutes les routes ne sont pas indiquées. Certaines apparaissent sur l’une et pas sur l’autre et vice versa. Et beaucoup n’apparaissent sur aucune d’ailleurs.

LaetiNous en profitons donc pour demander notre chemin aux gens que nous croisons et ainsi peaufiner notre chinois balbutiant. Ils sont toujours très patients et avides de commentaires. Parfois, alors que nous peinons à nous comprendre avec les mots et les gestes, on nous sort du papier et un crayon. Nous espérons toujours un petit schéma explicatif mais ça finit souvent par des caractères chinois et notre mine perdue suivi d’un “Bu mingbai…” qui les fait bien sourire. Heureusement certains enfourchent alors leur vélo pour nous mettre sur le bon chemin. De temps en temps certains s’arrêtent à notre hauteur pour prendre une photo avec nous. Le jeu nous amuse beaucoup. Contrairement aux pays précédents dans cette région du Guangxi où nous évoluons, nous croisons très peu d’enfants. La politique de l’enfant unique est toujours en vigueur et cela se ressent concrètement dans les rues.

Dans la campagne du Guangxi

Laeti se jette à l'eauLe soleil est plutôt timide ces temps-ci. Le ciel est souvent voilé, mais heureusement il ne pleut pas. Au final c’est une bonne température pour pédaler. Les journées passent et se ressemblent beaucoup. Nous nous posons généralement dans les petites villes de notre carte plutôt que dans les villages. Ces derniers n’ont pratiquement jamais d’hôtel. Les petites villes par contre sont déjà assez importantes et nous avons souvent un peu de mal à en sortir le lendemain. Elles sont très souvent en travaux permanents. Partout des chantiers bouillonnent d’activité pour faire sortir de terre immeubles et maisons individuelles. Des avenues complètes sont construites de zéro. C’est à se demander où pouvait bien loger tout ce monde avant ? Nous restons assez dubitatifs sur le remplissage de tous ces logements neufs. Dans cette hâte les urbanistes en ont parfois oublié de créer un centre ville. Nous voyons aussi beaucoup de petits ateliers comme il n’en existe plus chez nous et qui s’avéreront sans doute très utiles si notre matériel continue de nous faire des tracasseries.

Côté campagne, ça travaille dur dans les champs et les rizières. Il y a très peu de tâches mécanisées hormis de temps en temps un champ labouré au motoculteur. Tout se fait encore à la main. Bêchage, désherbage, plantage, repiquage. Des centaines et des centaines de petites mains s’activent en permanence jeunes et vieux avec tout de même des séances de décontraction devant des parties de cartes qui peuvent vite devenir très sérieuses. Nous voyons parfois de belles liasses de billets sur des tables où les regards concentrés fixent ces cartes si différentes des nôtres.

Gym douceParmi les productions chinoises bien connues, il y a le thé. On le trouve partout. On nous le sert gratuitement au repas et il y a des magasins à tous les coins de rue. Nous observons quelques fois les transactions qui s’y trame. C’est très sérieux. On s’assoit, on parle, on goûte, on négocie ferme. Ça se passe souvent entre hommes.

Parmi les spécialités moins connues, il y a les toilettes à la chinoises. Notamment les toilettes publiques qui après la première spécialité mentionnée sont assez rapidement incontournables. Les lieux s’articulent autour d’une goulotte d’écoulement commune au dessus de laquelle sont alignés des box séparés entre eux par des petits murets. Les portes sont une option relativement rare, si bien qu’on peut tout à fait sympathiser avec son voisin d’en face plutôt que de regarder bêtement au plafond. Autant dire que nous ne les utilisons que quand nous manquons d’alternative.

ChantierUn soir alors que nous essuyons plusieurs crevaisons dans la journée, la nuit arrive et nous sommes encore à plusieurs dizaines de kilomètres d’une ville. Nous décidons de camper. Nous tombons sur un petit îlot entre deux bras de rivière qui est bien caché de routes qui longe les berges. Nous traversons donc l’eau et installons notre camp. Ce que nous n’avions pas envisagé par contre, c’est que l’endroit sert de passage y compris la nuit. Des gens traversent la rivière pour passer d’une route à l’autre en s’évitant un copieux détour. Par deux fois nous sommes réveillés par une lampe de poche qui scrute avec étonnement notre tente. Nous nous faisons tout petits car la pratique est parait-il interdite en Chine. Il faut normalement s’enregistrer tous les soirs auprès de la police. Ce sont les hôtels qui s’en chargent pour nous, même si parfois, devant nos passeports en alphabet latin et leurs formulaires en chinois, certains hôteliers restent assez perplexes. Nous décidons alors souvent d’un commun accord de laisser tomber la paperasse.

les monts Dayao shan

Village pauméLa grande plaine de Nanning laisse enfin place à des montagnes. Nous les voyons poindre lentement le bout de leur nez et se rapprocher doucement de nous. Plutôt que de les contourner, nous optons pour une séance de côtes et nous ne sommes pas déçus. Pour monter, ça monte. La route tortille dans tous les sens pendant une bonne trentaine de kilomètres. Mais le jeu en vaut bien la chandelle. Après avoir longé une rivière paisible à travers des paysages vides de monde, nous tombons dans une ville en chantier dans laquelle poussent un nombre incroyable d’hôtels. Il faut bien faire 1 kilomètre avant d’arriver dans la ville déjà construite. Du haut de notre chambre nous observons la place principale où un groupe de femmes se livre à une séance de danse. Une version bien plus zen de notre step sur musique asiatique qu’elles pratiquent sans soucis au milieu des badauds. Elles semblent connaître les pas par cœur, c’est un enchantement de les regarder exercer cette gymnastique douce bien meilleures que nos versions techno.

Jardin de thé Le lendemain nous filons toujours plus profondément dans les montagnes. Comme la route se met à redescendre, nous optons pour un chemin qui nous dirige un peu plus vers les crêtes. Du bitume, nous passons à la terre et aux cailloux. Les vues donnent de plus en plus loin sur des vallées travaillées pour notre plus grand plaisir. La brume couvre les sommets d’un voile léger qui ajoute un côté un peu mystérieux au lieu. Soudain, au détour d’un col, c’est l’extase. Nous nous retrouvons face à un pan de montagne couverts d’arbustes bas rangés bien proprement en épousant les courbes naturelles. Nous sommes face à notre tout premier jardin de thé et sa beauté nous subjugue. Un groupe de femmes s’active à cueillir à la main feuille par feuille qu’elles glissent ensuite dans le panier en bambou qu’elle ont dans le dos. Un travail de patience qu’elles pratiquent dans des pentes raides qu’elles montent et descendent plusieurs fois par jour. Nous restons quelques instants à les regarder faire tout en dégustant tranquillement quelques fruits pour notre goûter. Les théiers sont taillés au cordeau. Pas une feuille ne dépasse. Les arbustes sont maintenus petits pour pouvoir obtenir les feuilles intéressantes sans se baisser ni lever les bras trop haut. Au bas des plantations, les cueillettes précédentes sèchent au soleil ou bien sont fumées dans des machines. Pour les modestes amateurs de thé que nous sommes, le spectacle est fort intéressants. Tout est charmants dans les parages. Les petits villages que nous passons ne sont pas encore refaits en parpaings comme leurs homologue de la plaine. Ils conservent ainsi un charme hors du temps.

Entre la beauté des paysages et la raideur des montées nous n’avons pas réussi à avancer aussi vite que prévu et faisons halte le soir venu dans la petite ville de Lipu.


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11 responses to “Premiers pas en Chine”

  1. petite histoire à raconter aux chinois entre deux tasses de thé :

    Un type marié revient d’un voyage d’affaires en Chine où il a pris du bon temps avec quelques jolis yeux bridés.
    > > > > > > > Seulement, quand il revient, il se rend compte que son zizi est tout vert.
    > > > > > > > Il cache d’abord la chose a sa femme tant bien que mal et s’en va voir un docteur.
    > > > > > > > -Ha ha. on a été en Chine cher ami ?
    > > > > > > > – Ben oui !
    > > > > > > > – Et on a fait des bêtises avec les petites chinoises ?
    > > > > > > > – Ben oui !
    > > > > > > > – Ben c’est très grave ! Malheureusement, on ne peut rien faire pour ça, il va falloir la couper.
    > > > > > > > Le gars n’en croit pas ses oreilles ! Il décide donc de consulter un deuxième médecin qui lui confirme le même diagnostic.
    > > > > > > > Le mec est complètement déprimé et va voir un urologue de renommée mondiale qui, lui aussi, confirme le diagnostic.
    > > > > > > > Il décide alors d’avouer ses escapades à sa femme qui, après une bonne engueulade, lui conseille d’aller voir un médecin chinois directement sur place, en Chine. Après tout, ils sont sûrement familiers avec cette infection.
    > > > > > > > Le gars retourne donc en Chine et prend rendez-vous avec un médecin réputé.
    > > > > > > > En l’examinant, le médecin Chinois ricane et dit :
    > > > > > > > – Hi hi , on est venu en Cine récemment ?
    > > > > > > > – Ben oui !
    > > > > > > > – Et l’on a fait bêtises avec petites cinoises ?
    > > > > > > > – Ben oui !
    > > > > > > > – Et on a été voil docteul eulopéen ?
    > > > > > > > – Ben oui !
    > > > > > > > – Et docteul eulopéen a dit fallait couper ?
    > > > > > > > – Ben oui !
    > > > > > > > – Et bien non ! Pas besoin couper.
    > > > > > > > Le type n’en croit pas ses oreilles ! Il est fou de joie. > C’est alors que le médecin Chinois précise :
    > > > > > > > – Non, docteul eulopéen Nul ! pas besoin couper, va tomber tout seul…

    Votre voyage est grandiose ; je vous souhaite une bonne continuation en chine ; Merci pour tous ses beaux récits illustrés de belles photos ; pensons bien à vous deux. Soyez prudents quand vous dormez à la belle étoile.
    Je reviens de Toulouse : formidable et important meeting de Sarkozy.
    Tempête de vent dans l’Est de la france entre 150 et 200 km/h.

    Bernard

  2. Belle journée à vous deux les amoureux,
    Merci pour ces belles vidéo et ces magnifiques photos pour illustrer votre voyage.
    Je vous embrasse
    A tout bientôt
    chloé

  3. Avez vous croisé Brigitte une charmante cycliste française qui arpente les collines chinoise sur son vélo ?

  4. toujours un réel plaisir de vous suivre, vivement la suite!!!! bisous – yvonne

  5. Bravo pour votre description de la chine.C’est très différent de ce qu’en ont rapporté d’autres touristes, mais c’est probablement plus réaliste. On vous embrasse bien fort et soyez prudents.Pépé et Mamie

  6. N’usez pas la frangine 😉 …j’ai hâte de voir des photos de son vélooo … et une petite vidéo ?

    Profitez bien

    • T’inquiète pas. Elle va revenir en forme ! 700 bornes de vélo, ça vous met la patate 🙂

  7. Bon Sebastien Delcoigne, c’est fini avec ces conneries de tour du monde. Il est grand temps de rentrer à la maison: le CD de System of a down et Linkin park que tu m’avais gravé en 2002 est tout rayé. =D

  8. votre nouveau president s’appelle… francois hollande. juste histoire de vous tenir un peu au courant.

    bisous