Chine : ballade à 3


Yangshuo

Chao Chang et Chao ZhouLes derniers kilomètres qui nous séparent de Yangshuo sont vite avalés. À l’entrée de la ville une grande carte répertorie les sites touristiques à ne pas manquer. Deux chinois sont arrêtés devant et se mettent à nous faire signe lorsque nous arrivons. Chao Zhou et Chao Chang (Chao est un petit diminutif amical) sont tous deux cyclistes amateurs et sont ravis de discuter avec nous. Le premier n’est en congés que pour quelques jours, mais le suivant est en route pour le Tibet. Ils nous proposent de passer la journée ensemble pour visiter. Nous voilà donc accompagnés de deux guides interprètes, quelle chance. Tout devient immédiatement plus simple. La ville de Yangshuo est construite à la confluence des rivières Li et Yulong, dans un paysage de pains karstiques très photogénique. L’endroit est devenu un haut lieu touristique et le centre ville est rempli de rues marchandes pleines de bars, de restaurants et de magasins de souvenirs.

La région tout autour reste toutefois superbe. La brume permanente vient caresser les hauts pics de calcaire verdoyants pour former ces paysages irréels que l’on peut voir dans les films de kungfu. Nous partons en ballade en vélo sur un tronçon de la rivière Yulong avec nos deux camarades en direction d’un fameux pont en pierre. Du haut de notre vigie, nous saluons les sympathiques touristes chinois qui redescendent une partie du cours d’eau en bamboo boat avant de repartir sur la rive opposée. Si touristique que puisse être la région, cela n’empêche pas pour autant la vie rurale de prospérer fidèle à elle même depuis des générations. Des buffles pataugent dans la boue, préparant la terre pour les futurs plans de riz. La rivière LiNous contemplons ce dur labeur qui se reflète dans les rizières inondées sur fond de pains karstiques embrumés, entourés de champs d’orangers qui parfument l’atmosphère de leurs senteurs divines.

Avec toutes ces merveilles, nous revenons en ville à la tombée de la nuit pour en découvrir un tout autre visage. Yangshuo est aussi célèbre pour sa vie nocturne. Les rues grouillent de monde et les terrasses des restaurant affichent le plein. Nos deux compères souhaitent nous initier à un plat typique d’ici : le beer fish. Nous passons un moment fort agréable à discuter autour des nombreux plats tout en observant cette vie nocturne animée.

yangshuo-Guilin

Séance photoPour rejoindre Guilin, nous optons pour une route secondaire qui passent par le vieux village de Fuji, connu pour ses éventails peints de belles étampes et fabriqués à la main. La route nous emmène aussi par le village de Xingping avec ses vielles maisons de pierres. Nous y croisons tout un groupe de chinois en ballade à vélo. Après une séance photo avec la troupe, nous en profitons pour leur demander de l’aide pour trouver le petit chemin qui nous permettra d’éviter la grosse route passante pleine de bus. Défoncée, détrempée et pleine de boue, il nous emmène hors des sentiers battus à travers de large plantations d’orangers courant le long des falaises de karst toujours aussi majestueuses. Notre longue montée vers le col nous permet de profiter de beaux points de vue sur la rivière Li en contrebas et sur les montagnes qui se découpent au loin contre l’horizon. Le coin est assez sauvage. De ci de là, des hommes sont à l’œuvre à bâtir de nouvelles terrasses. Un travail de titan.

Le temps défile et nous ne voyons pas trop où nous en sommes sur notre carte. Nous passons une zone de travaux et posons la question à un des chauffeurs. “40 kilomètres !” dit-il en nous proposant une cigarette. “Et ça monte encore pendant quelques kilomètres”. Et bien, nous arriverons un peu tard en ville alors. Heureusement, une fois le col passé, nous retrouvons une belle route et filons à toute allure vers la vallée. La fin du circuit s’effectue de nuit sur la 2 fois 3 voies qui sert de périphérique. Après quelques difficultés, nous trouvons un hôtel médiocre qui nous satisfera pour cette nuit.

Guilin

BouddhaC’est aujourd’hui le jour des grandes retrouvailles ! Ça faisait des mois qu’on en parlait et voilà le moment arrivé. Brigitte, la mère de Sébastien, débarque ce matin pour nous accompagner en vélo pendant 3 semaines. Mais avant d’enfourcher nos deux roues, nous prenons tranquillement 2 jours pour visiter la ville et lui permettre de se remettre des nombreuses heures d’avion. Elle est hyper enthousiaste et nous aussi de partager ce bout de chemin ensemble. Son vélo flambant neuf et semble lui aussi impatient d’user la gomme de ses pneus sur les routes chinoises.

Guilin est un endroit idéal pour commencer une immersion en douceur en Chine. La ville dispose comme beaucoup de grandes villes chinoises de grands boulevards propres et lumineux où se succèdent commerces sur commerces. En hauteur, les néons et autres panneaux publicitaires lumineux vantent à qui mieux mieux les mérites des boutiques. Ce qu’elle a de plus que d’autres villes, c’est sa position. Tout comme Yangshuo, elle est construite au milieu des pains karstiques et traversée de quelques cours d’eau. De nombreux petits lacs et parcs offrent tout un tas d’occasion de flâner et de profiter du temps qui passe. Brigitte a pris une réservation dans un très bel hôtel du centre et nous invite à partager la chambre. Quel changement de décor pour nos deux routards. La chambre est spacieuse et nous offre tout la place qu’il faut pour entreposer notre bardas. Le lit est est à la mesure de la pièce, gigantesque, nous aurions pu y dormir à 3 sans nous problème. Et surtout il y a un bain; le tout 1er depuis notre départ de Toulouse. Quel luxe après les différentes pensions des 7 mois précédents.

ChinglishAprès une nuit de 15 heures, Brigitte a retrouvé toute la forme nécessaire pour aller visiter la ville. Nous commençons par grimper le Pic de la Beauté Solitaire, puis celui du Brocart Plissé qui nous offrent tous deux de splendides vues sur Guilin. Qu’il est impressionnant de voir comme la ville compose avec le terrain accidenté. Le résultat est fort plaisant. Brigitte, prof d’anglais de profession, fait la rencontre de ses premiers panneaux en chinglish et repense avec amusement à ses élèves qui ne se débrouillent pas si mal finalement. “This clace dangerou snes strictly Trohibit stan”, mais qu’est ce que cela peut bien vouloir dire. Peut être est ce l’impression que nous leur donnons lorsque nous nous risquons à quelques mots de chinois ?

AccrobatiesNous poursuivons le chemin le long des berges aménagées de la rivière Li. Véritables poumons verts, les citadins viennent y marcher, y courir ou faire leur TaiChi. Pour rehausser encore la beauté des lieux, de nombreux ponts en arche de pierre viennent agrémenter la ballade. L’architecture chinoise classique faite de nombreuses courbes est très plaisante à regarder. Les petites chinoises toute apprêtées aussi avec leurs traits fins et leurs pommettes hautes, elles sont à croquer.
Au bout de la promenade, nous trouvons un petit lac duquel émergent 2 hautes pagodes rondes tout en étages qui se reflètent dans l’eau. La nuit, un jeu de lumières les met encore plus en valeur.

Cette journée se termine par une visite du Wall Mart local. Ce n’est certes pas un marché mais il présente déjà de nombreuses originalités exotiques, comme les pattes de poulet sous vide pour grignoter à toute heure, les bassins de tortues et de grenouilles au rayon poisson, le rayon de fruits et légumes venus d’une autre planète, les épices, le thé, la viande séchée, etc. J’en passe et des meilleures.

panorama

Guilin-Yangshuo

Bamboo boatNotre itinéraire vers Yangshuo se fait en 3 étapes. Tout d’abord un mini bus nous permet de sortir de la ville pour rejoindre un embarcadère de bambou boat sur la Li. Ensuite nous descendons la rivière tranquillement assis sur notre bambou boat. Les paysages sont encore plus frappants vus depuis l’eau. Nous naviguons quelques kilomètres au rythme tranquille de notre chauffeur qui semble vouloir prendre lui aussi le temps de l’observation. Après deux bonnes heures, il nous débarque un peu au milieux de nulle part, mais nous assure que la route n’est pas loin. Nous réinstallons tout le matériel sur les vélos, poussons un peu pour sortir des potagers où il nous a laissé et trouvons effectivement notre route. Nous voilà donc partis au milieu des falaises de calcaire. Campagne du GuangxiLe temps est à nouveau gris. Au moins nous ne souffrons pas trop de la chaleur dans les pentes coriaces qui nous mènent au col. Par contre nous ne pouvons pas apprécier les vues à leur juste valeur.

Pour Brigitte, chaque virage dévoile de nouvelles merveilles. Pour nous, les paysages pourtant déjà connus continus de provoquer une certaine émotion tout de même. Cette route est vraiment magnifique et nous permet de voir tout ce que nous avions apprécié la première fois depuis un point de vue plus élevé. Nous roulons plusieurs heures dans cette ambiance brumeuse et calme avant de rejoindre la ville de Yangshuo en fin de journée.

Yangshuo

YangshuoLa journée commence par une promenade sur la rive gauche de la Li dans un paysage de campagne au milieu des pains karstiques. Le ciel est chargé aujourd’hui mais la seule pluie de la journée décide de tomber quand nous sommes au restaurant. Nous faisons tout un tour dans qui nous amène vers la route qui concentre tous les lieux touristiques de la ville. Ici chaque grotte, chaque arbre a vu pousser une petite guérite pour en faire payer l’accès. Au final, ce sont les touristes chinois eux même qui sont notre attraction.

Pour le retour, nous choisissons de rentrer par un petit chemin qui part hors des sentiers battus. Brigitte n’est pas trop confiante de nous voir nous enfoncer dans les rizières et les champs d’orangers. Elle nous suit tout de même à travers les chemins boueux et étroits. Les quelques personnes que nous croisons nous envoient systématiquement vers des culs de sac où attendent les bambou boats. Mais nous ne craquons pas. Nous savons qu’il y a un passage et nous voulons le trouver. Nous prenons ce petit jeu de piste à cœur sous le regard de plus en plus douteux de Brigitte. “Mais ils nous disent que ça ne passe pas”, fait-elle. Leçon de baroude n°1 : en zone touristique, si un fermier sort un dépliant de sa poche, il n’est peut-être pas désintéressé. “T’inquiète, nous savons que ça passe, il faut juste trouver le chemin”, rétorquons-nous. Hors sentierDepuis que nous sommes en route, nous avons appris à flairer les pièges à touristes et nous préférons souvent les éviter. Après quelques voies sans issue et quelques prise de direction à l’opposé des conseils qu’on nous donne, nous finissons par tomber à l’endroit prévu où nous retrouvons le pont qui permet de traverser la rivière. Il était temps, la nuit pointait le bout de son nez et nous allions finir par céder aux appels des bambou boats.

Cette petite aventure nous ayant bien mis en appétit, nous finissons la soirée autour d’un Beer Fish et de quelques Liquan bien rafraîchissantes.

Yangshuo-Jiangtouzhou

52 km

Petit villageC’est en bus que nous partons de Yangshuo pour Guilin. Nous souhaitons gagner un peu de temps pour pouvoir en prendre plus pour la suite. Après quelques négociations avec les chauffeurs nous parvenons à faire rentrer les 3 vélos dans la soute et filons rapidement vers Guilin. Une fois en ville nous démarrons par une petite soupe de nouilles à la petite guinguette que nous avions tant appréciée avant de prendre la route. Nous faisons aussi le plein de quelques bricoles à grignoter en chemin.

Il est possible de sortir de la ville par des petits chemins agréables mais nous ne parvenons pas à les débusquer. Résultat nous reprenons les axes principaux. Très vite les scooter électriques laissent la place aux poids lourds tonitruants et les petits restaurants sont remplacés par des ateliers de soudures ou de matériaux de construction. Brigitte comprend rapidement nos envies de petits chemins. Après quelques kilomètres nous parvenons à nous extirper de ce vacarme et prenons la direction du vieux village de Jiangtouzhou. Nous passons des rizières en eau et des champs d’orangers aux effluves divines. Les villages de ce côté-ci sont très charmants. Les gens aussi d’ailleurs.

chargement de bambousJuste avant l’entrée du village, nous tombons sur le seul hôtel annoncé dans les parages qui ne nous paraît vraiment pas terrible. Son tarif finit de nous repousser et nous tentons notre chance directement dans le village. Au premier regard, il n’y a pas de logement en vue, mais lorsque nous posons la question on nous pointe vers une porte entre-ouverte. Le sol y est briqué et l’ensemble paraît très propre. Un bon point déjà par rapport à l’hôtel précédent. Seul problème les propriétaires ne sont pas là. Après quelques minutes à patienter nous voyons débarquer une femme munit d’une pelle et d’une faux. Pas de problème pour dormir sur place. Elle nous fait le tour de la maison. La chambre est sympathique. Vient ensuite la séance habituelle de questions sur le tarifs et les conditions et les choses se gâtent. Alors qu’elle nous répond avec son meilleur chinois, nous ne comprenons pas trop ce qu’elle nous raconte. Nous reposons alors les questions et son visage se métamorphose. Elle semble alors rentrer dans une sombre colère et se met à nous faire des grands gestes et à hausser le ton. Nous sommes alors assez perplexes et présumons qu’elle s’est lassé de nous expliquer les choses et qu’elle préfère encore nous voir partir que de réexpliquer son affaire. Nous décidons de tirer tout cela au clair en passant un coup de téléphone à un chinois pour qu’il nous aide à comprendre les raisons de cette colère soudaine. Nous voyant argumenter, elle a pensé en fait que nous essayions de négocier ses services et comme toute négociation à la chinoise, cela se passe avec fracas et grands gestes. Au final nous parvenons à un prix plus bas que la somme initiale et dans l’instant elle redevient l’aimable personne des premiers instants. Elle nous aide à monter les affaires et à ranger les vélos, nous apporte eau chaude, couvertures et tout ce qu’il faut pour nous sentir à l’aise et même un lot de morceaux de canne à sucre en cadeau.

Après toutes ces émotions il est grand temps d’aller manger. Nous reprenons les vélos pour rejoindre le village d’à côté alors que la nuit est déjà bien installée. La vie qui l’animait à notre premier passage a disparue et il n’y a plus grand chose d’ouvert maintenant. Nous trouvons tout de même un restaurant discret. La commande se passe directement en cuisine. Nous pointons quelques légumes, nous mimons un peu et attendons de voir ce qui arrive. Ma foi, le résultat est bon. Une omelette, deux plats de légumes et une énorme plâtrée de riz viennent combler les dépenses d’énergie de la journée. Comme à l’accoutumée, les personnes présentes sont assez curieuses de notre présence et quelques unes viennent nous poser des questions. Dehors, quelques enfants ont repéré nos vélos et nous entendons régulièrement des “hellos” étouffés de rires.

Le chemin du retour se fait dans une nuit encore plus noire qu’à l’aller. Nous sommes attendus par notre hôtesse qui nous a préparer une bassine d’eau chaude dans le patio pour notre toilette. Nous voila donc à trois autour de la bassine pour un rinçage succinct mais fort appréciable agrémenté de quelques éclats de rire. Alors que nous nous apprêtons à passer au lit, la porte de la chambre s’ouvre sans prévenir et revoilà notre petite dame qui nous apporte la précieuse télécommande de la télé. Dehors l’orage s’est mis à gronder et le néon de la pièce pourtant éteint s’illumine de temps à autre. Notre petite dame repasse à nouveau sans crier gare dans la nuit pour débrancher la télé. Décidément nous ne cessons d’être surpris par les manières chinoises.

Jiangtouzhou-Hudie Gu

60km

Portail de la valléeAvant de nous mettre en selle, nous partons faire un petit tour dans ce fameux village vieux de 800 ans. Nous naviguons au petit bonheur dans les ruelles étroites et pavées qui tortillent au milieu de maisons en briques grises patinées par le temps. Quelques lourdes portes en bois entre-ouvertes nous permettent d’observer les poules qui picorent paisiblement dans les patios au sol de pisé. Nous sommes sous le charme des toits faits de petites tuiles épaisses qui semblent tout juste posées, avec leurs arêtes arrondies et concaves finies par des décorations en spirales typiquement asiatiques. Nous les préférons beaucoup aux maisons modernes avec leurs façades carrelées monotone et sans toit. Un petit ruisseau vient terminer le tableau bucolique. Les femmes viennent y laver leur linge au milieu des canards.

Contrairement aux jours précédents, le soleil est de la partie aujourd’hui. Nous longeons un grand lac plein de fermes piscicoles sur une route toute neuve et peu fréquentée. Tout autour de nous des belles petites montagnes nous suggèrent qu’il y aura bien quelques cols à franchir aujourd’hui.

Il y a moins de monde sur la route aujourd’hui, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Nous finissons d’atteindre le bout du lac pour le repas de midi et tombons par hasard sur un boui boui, peu reluisant de prime abord. Nous y commandons bien entendu des soupes de nouilles. A coté de nous se déroule une partie de carte qui attire aussi quelques spectateurs. La tension est palpable et les joueurs restent concentrés. Alors que nous dégustons comme il se doit nos Mi Fen, le patron nous offre quelques poissons frits pas mauvais du tout. Hudie GuNous demandons s’il existe une route qui nous permettrait de couper à travers champs pour raccourcir notre journée, mais on nous fait signe que non. C’est donc parti pour la petite boucle par le sud pour contourner un massif qui ne parait pourtant pas si terrible que ça.

Le vent se met à souffler avec la bonne idée de nous venir dans le dos. Nous rattrapons vite une route importante et retrouvons immédiatement les inconvénients habituels. Munis de notre carte nous cherchons un passage plus calme. Par deux fois les locaux nous disent qu’il n’y a pas de route, mais notre obstination paye lorsque nous l’a trouvons quand même. Nous pédalons tranquillement à travers de nouveaux champs d’orangers et évitons une belle portion de 10 kilomètres de la route 321 si passante que nous n’avons plus qu’à remonter sur 6 kilomètres avant de nous engouffrer dans la vallée aux papillons. La route sinueuse qui la remonte ne dévoile le village qu’au dernier moment.


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2 responses to “Chine : ballade à 3”

  1. Quel bonheur ce voyage.
    Cela doit vous enchanter de partager des jours avec une personne connue et aimée. Un peu de votre vie d’avant se mêle à votre aventure, c’est extraordinaire de le faire en Chine ce pays de contrastes fascinants.
    Je vous souhaite des moments de rire et et partage intense.
    Belles routes et aventures à vous trois
    Je vous embrasse
    Chloé

  2. Merci pour les vidéo, c’est un vrai bonheur plein de générosité pour nous à Toulouse d’être si près de vous
    Je vous embrasse
    Chloé