Sur les deux rives du Mékong


Départ vers Stung Treng

85 km

Dans les champsAu départ de Kompong Cham, nous prenons la rive droite du Mékong. La route calme et bitumée est très reposante. Il n’y a pas beaucoup de voiture, le moyen de locomotion est clairement la petite moto ou le scooter. Au bout de quelques kilomètres, nous profitons d’un petit espace d’herbe en bord de route pour faire une pause biscuit. Au loin dans les champs, un groupe de personnes est en plein arrachage de légumes. Lorsqu’ils nous aperçoivent, ils nous font des grands signes. Intrigués Sébastien part voir de quoi il s’agit. Ils sortent de terre des racines qui ressemblent fortement à des navets et lui en tendent quelques uns. Devant sa mine curieuse, une dame épluche un des navets et fait signe de goûter. Contre toute attente, le résultat est assez plaisant. Rafraîchissant et riche en eau, le goût tire en effet très légèrement sur le navet, mais sucré. En remerciement de ce cadeaux, Laetitia offre à son tour à toute l’assistance un petit bout de chocolat de la plaque que nous venions d’entamer et repart du coup avec un ou deux kilos de navets supplémentaires.

Un peu plus loin, nous visitons de nouveau un petit ensemble de temples perchés sur le seul rocher du coin. Le Mékong est vraiment un fleuve impressionnant par ici. Il coule tranquillement et sans remoud, mais sa largeur nous laisse bouche bée. De part et d’autre, nous continuons de voir cette suite ininterrompue de maisons de pêcheur ou d’agriculteur d’où sortent toujours autant de “Hello” à notre passage. Il semble y avoir un manque de professeurs et du coup les enfants n’ont pas école toute la journée. Quelques jeunes formés après les khmers rouges enseignent à ces ribambelles en alternance dans les villages un peu comme les prêtres de nos campagnes font la tournée des paroisses. Nous en croisons donc en permanence et les voyons courir derrière nous ou à notre rencontre.

Sur la pisteNous prenons un ferry pour passer de l’autre côté de la rivière. Sur le rafiot il y a plus de scooters que de voitures. L’ambiance est à la bonne humeur et tout le monde semble se connaître. De l’autre côté le paysage ne change guère, par contre le visage des gens un peu plus. Nous sommes dans une région à dominante musulmane et étrangement les mines sont moins souriantes. Les jeunes femmes voilées ne répondent pas trop à nos sourires, les vieux nous regardent passer impassibles. Heureusement, il y a toujours les tout-petits pour nous garantir notre dose de “hello”.

A l’heure du repas, nous nous arrêtons devant une école dans un petit boui-boui familial en bord de route. Toute la famille est présente pour s’occuper de l’affaire et le grand père parle français. Ils ne servent qu’un plat : une soupe de riz au poisson que nous tentons donc en croisant un peu tous les doigts que nous pouvons pour ne pas tomber malades. Le poisson vient directement du Mékong tout proche, le “Trei”, un poisson long et fin orné d’une belle paire de moustache et que nous avons souvent aperçu sur les marchés. En tout cas le goût est bon. Pour finir sur une note sucrée, nous prenons quelques beignets de banane en dessert.
Il nous arrive en effet de croiser quelques personnes âgées parlant un peu de français, mais cela reste tout de même rare. Durant le règne de Pol Pot, parler français était suffisant pour vous expédier dans l’autre monde.

Dans la fabrique de tabacLa piste que nous reprenons est poussiéreuse et un peu difficile. Elle a sans doute était moins entretenue que d’autres et de nombreuses ornières nous font obstacle. Sur notre droite, un atelier grouille d’ouvriers affairés. C’est une fabrique de tabac. Ils sont assis par terre, certains coupent les feuilles, d’autres font les gros paquets de tabac à rouler. Lorsque nous passons la tête par la porte, nous sommes invités à regarder ce qu’ils font et on offre du tabac à Sébastien qui accepte poliment.

Dans le village suivant, c’est une petite carriole qui attire notre regard. Des boules blanches parsemée de copeaux de noix de coco frais sont disposés dans des feuilles de bananes. La curiosité et sans doute aussi la gourmandise l’emportent. Ce sont de boules de riz gluantes très légèrement sucrées. La noix de coco parfumée donne l’essentiel du goût. Voila un des grands plaisirs du voyage; pouvoir s’arrêter partout et goûter au gré des hasards et de nos envies les spécialités culinaires es pays traversés. Et pour ça, l’Asie se montre déjà généreuse. Le village dans lequel nous sommes atterris est un peu trop gros pour nous poser. Quelques gars un peu louches nous observent et nous préférons poursuivre un peu pour demander l’hospitalité aux moines dans une pagode un peu plus loin. Ils acceptent rapidement et nous sommes accueillis dans leur logis pour la nuit. Pendant que nous préparons pour la première fois au Cambodge notre repas du soir, nous les entendons chanter quelques mantras et réciter leurs prières.

Koh Phdau

106 km

Gaufre au lait de cocoRéveillés par l’activité des moines, nous sommes sur les vélos dès 6h30; Il fait bon à cette heure matinale, à peine 27°C. Nous nous arrêtons rapidement pour déjeuner, une soupe de nouille naturellement; copieusement garnie de morceaux de bœuf, de foie et de tripes. Parfait pour démarrer la journée. Nous nous habituons peu à peu à ces petits déjeuners salés, même si Laetitia commence à manquer de pain et de Nutella. Nous sommes à peine remontés sur le vélo qu’un petit stand nous attire déjà l’œil. Quelques enfants sont sagement assis autour d’une gaufre posée un tas de bout, nous sommes tentés. Elles sont servies nature dans une feuille de bananier. Faites avec du lait de coco, il n’y a pas besoin de rajouter quoique ce soit pour les déguster, un pur délice!!

Il y a beaucoup de feux ce matin le long du chemin, des feux pour cuisiner au bois devant les maisons, d’autres pour brûler les déchets et nettoyer les parvis et les abords de route. Le tout parfume la route d’odeurs plus ou moins agréable selon les foyers. Odeur de feux de bois ou de paille, odeurs de cuisine qui vous mettent l’eau à la bouche, odeurs de marché, viandes ou poisson pas toujours frais, fleurs, fruits et légumes. Des centaines d’odeurs qui changent en permanence. Les Villages possèdent souvent un marché que nous pouvons repérer bien à l’avance. La rue devient noire de monde et nous devons mettre pied à terre, ce qui permet de mieux observer aussi. La pêche du jour agonise lentement au fond des bassines, les coquillages sèchent au soleil à coté des quartiers de viande qui nous attirent bien moins avec toutes les mouches autour. Les étals de fruits et légumes inconnus, aux formes et couleurs étonnantes et au milieu de tout ça, des stands qui proposent tout un tas de plats cuisinés plus ou moins épicés pour moins de 1$. Dans chaque villages les spécialités diffèrent un peu, un ravissement pour Sébastien.

Pause jus de canne Nous roulons le long du Mékong et c’est samedi aujourd’hui, jour des mariages. Nous entendons souvent de la musique au loin. De gros hauts parleurs grésillants se font entendre de très loin et nous annoncent haut et fort qu’un mariage est célébré. Nous passons alors des tentes bariolées de rouge, jaune et orange abritant les tables de convives. À coté une foule de bras prépare la cuisine. Nous essayons de voir les stars de la journée parés de leur plus beaux atours. La mariée souvent très maquillée ressemble à une poupée de porcelaine . Tout cela contraste beaucoup avec la simplicité qui règne autour dans le village.

Arrivés à Kratié vers midi, nous passons directement au marché pour la collation. Encore une nouvelle spécialité. Ici, il y a plein de petites roulottes proposant plusieurs marmites avec une dizaine de choix alors que d’habitude il n’y en a qu’un ou 2. Tout à l’air appétissant. Nous prenons un légume avec des herbes, un curry, et un autre plat le tout accompagné de riz. Nos quelques mots de khmers nous valent des grands sourires des vendeuses surprises et nous savourons tout ça sur un banc à l’ombre d’un grand arbre. Puis ayant entendu parler d’une action lancée par une ONG visant à aider une communauté isolée qui vit sur une île au milieu du Mékong, nous passons voir de plus près de quoi il s’agit et y réservons un logement chez l’habitant pour le soir. C’est à 35 km, nous devrions pouvoir y être pas trop tard.

Intérieur d'une maisonNous reprenons la route en direction de cette île toujours en longeant le Mékong. Quel plaisir encore et encore de s’imprégner de cette culture et de tout ces visages souriants. Les 35 km faisaient en réalité 50. Arrivés au bateau qui permet d’accéder à l’île, le responsable essaie de nous faire payer 5 dollars par personne pour un bateau plus rapide en nous faisant croire que l’autre ne partira que dans 1 heure. Pour partir plus tôt il faut payer. Mais nous sentons l’arnaque qui est grosse comme une maison et nous pensons qu’il suffit d’attendre que quelques locaux veulent traverser pour que le bateau se mette en route. Comme prévu au bout de 20 min le bateau se met en route. Avec tout ça, nous nous retrouvons à pédaler les derniers kilomètres de nuit sur des chemins noirs d’encre. Nous passons une place où une musique de discothèque et des occidentaux assis à table nous laissent penser que nous avons dû arriver à bon port. Ils semblent déjà avoir commencé le repas. On nous conduit vers la famille qui nous accueille et grâce à notre retard, nous pouvons manger avec elle au lieu d’être regroupés entre touristes.

La maison ressemble beaucoup à celle des nos premiers hôtes. Construite sur pilotis, la salle de bain et les toilettes sont en dessous, au niveau de la cours. Il y a toujours la fameuse batterie qui apporte assez d’énergie pour l’éclairage. La famille connaît quelques mots d’anglais et nous de khmer. Nous arrivons à échanger un peu mais cela reste toujours difficile et un peu frustrant. Comme à l’accoutumée, nous tombons rapidement de fatigue après une grosse journée.

Départ compliqué de Koh Phdau

85 km

Pompe a essenceChaque personne à qui nous posons la question nous dissuade de prendre la route de la forêt. Chacun y va de son anecdote de touriste qui s’y est perdu et nous sentons bien que personne ne connaît vraiment la route de toute façon. Nous décidons donc de reprendre le ferry pour prendre le long du Mékong à la place. Les heures passent et le ferry ne montre toujours pas le bout de son nez alors nous sommes bien obligés de faire comme les locaux et de patienter sagement. Au bout d’une heure et demi à fixer l’horizon inlassablement, nous voyons arrivé le fameux bateau. Mais ce n’est toujours pas le moment d’embarquer. Il rejoint d’abord l’autre rive avant de passer nous prendre. Nous finissons les 100 pas que nous avons entamer et montons enfin dans le fameux bateau. Une fois de l’autre côté, nous prenons le chemin du Mékong, mais de nombreuses personnes nous font signe d’aller de l’autre côté. Devant leur insistance, nous finissons par aller discuter avec deux d’entre eux et expliquer nos intention. Encore une fois, on nous dissuade de passer par les chemins qui longent la rivière et de prendre plutôt la nationale qu’il faut récupérer 12 kilomètres en aval. Vu l’état de nos cartes et le peu de connaissance que nous avons du terrain, nous cédons bien malgré nous. Au bout de 100m la panique s’empare de Laetitia. En mettant ses lunettes de soleil sur le nez, elle s’aperçoit qu’il manque un verre. Nous retournons donc au ferry pour revenir sur Koh Phdau en espérant retrouver ce maudit verre. Décidément, il y a des jours qui démarrent mal. A peine arrivé sur l’île, la petite échoppe à laquelle nous étions attablés nous fait signe et nous tend le verre qu’ils avaient mis de côté. Nous reprenons une nouvelle fois le bateau et partons définitivement de Sombor vers 13h.

Il ne nous reste plus que 5h de jour pour pédaler et nous sommes à 115 km du prochain hôtel. Qu’à celà ne tienne, nous filons tout de même bille en tête sur cette nationale assez peu intéressante en espérant couvrir un maximum de route avant la tombée de la nuit. Il fait encore une fois très chaud aujourd’hui. Nous nous éloignons de plus en plus du Mékong et le terrain devient plus sec. Le paysage se vallonne un peu plus, tout en restant relativement plat. Autour de la route, les habitations s’éclaircissent de plus en plus pour laisser la place à des champs qui ressemblent à des rizières asséchées. Nous entendons toujours autant de “hello” des enfants qui courent à notre rencontre et ne s’arrêtent que lorsque nous les avons salué une dizaine de fois chacun.

Alors que la nuit pointe, nous arrivons dans une zone habitée et nous mettons en recherche de la pagode locale. Les visages se sont durcis depuis quelques kilomètres et seuls les enfants continuent de sourire à notre passage. Les adultes eux semblent bien plus froid. Tout comme le jeune moine qui nous reçoit d’ailleurs. Nous ne nous sentons pas très à l’aise dans le coin et décidons de poursuivre un peu. Nous finissons par entendre de grands “hello” tonitruants qui viennent de deux hommes. Sébastien décide d’aller tâter le terrain. Les deux amis sont à l’apéritif et semblent curieux de nous voir. Nous expliquons nos déboires et notre besoin de trouver un endroit pour dormir à grands coups de dessins dans le sable et de gestes. L’un des hommes appelle alors son fils à la rescousse et nous finissons par être inviter à dormir chez lui. Sébastien se voit offrir un grand verre d’eau de vie et trinque à cette nouvelle amitié d’un soir.

La salle de bainLe coin est bien plus pauvre que ce que nous avions traversé jusqu’à présent. La maison toute simple ne dispose pas du confort que nous considérons comme acquis en France. Pas de toilettes mais la nature autour, pas de salle de bain mais la marre boueuse à côté de la maison. En cette fin de saison sèche, c’est aussi la source d’eau pour cuisiner et boire. Nous faisons une brève toilette pour nous dépoussiérer un peu et repartons discuter avec le fils de la maison qui semble ravi de pratiquer son anglais (“anwglé” en Khmer). Il est très intrigué par notre réchaud à essence et Sébastien se fait un plaisir de lui faire une démo. Comme toute démo qui se respecte, le réchaud tombe en panne. C’est donc après une démo de nettoyage de réchaud que la démo de cuisine reprend.Nous partageons nos étranges pâtes de blé avec lui ainsi que l’ananas succulent que nous avions acheté dans la journée. Le père est toujours à l’apéritif avec son ami. Ensuite nous avons droit à un coup de téléphone à la sœur qui réside à Kratié. Le père rentre enfin, passe rapidement à table et nous finissons par une rapide discussion avant d’éteindre les lumières.

Vers Stung Treng

feuLe ciel est voilé ce matin et du coup il fait même frais. A peine 25°C ! Nous poursuivons sur la route nationale dans ce paysage tout sec avec ses restes de forêts encore fumants. Ici, entre le feu pour défôrester, le feu pour faire du charbon de bois et toutes les autres raisons possibles couplées au fait que nous sommes bien loin du Mékong, la végétation se fait assez rare. Ca sent le brûlé tout le long du trajet. Par contre, contrairement aux essences de bois que nous connaissons, celles qui brûlent ici émettent un parfum qui se rapproche de l’odeur de l’encens. De ci de là, nous voyons quelques maisons qui ont poussées récemment. La route à sans doute contribué à rendre la vie un peu plus envisageable dans les parages. Les gens tentent leur chance, mais au prix de la forêt qui cède sa place à leurs fermes. Sur les quelques arbres qui ont survécus, des panneaux “Danger Mines” qui sont parfois juste devant des maisons où gambadent gaiement les enfants de la famille.

Comme à notre habitude nous faisons quelques pauses pour grignoter ou boire quelque chose. Ici, ce sont les mangues dont nous raffolons le plus. Ils les mangent vertes avec un peu de sel, mais nous les préférons mûres sans rien du tout et nous les achetons par 4 pour 1 euro et ne nous privons pas d’en prendre dès que l’envie s’en fait sentir. Nous prenons aussi souvent quelques boissons rafraîchissantes en canette. Nous les trouvons dans de grosses glacières maintenues au frais par de beaux morceaux de glace. Nous nous demandions comment ils se débrouillaient pour faire de la glace sans congélateur jusqu’au jour où nous avons croiser un camion rempli d’énormes blocs de glace qui faisait sa tournée.

Atelier de découpageSur le bord de la route, nous voyons de plus en plus de personnes accroupies en train d’éplucher des racines de manioc ou de les couper en dés. Ces morceaux sont ensuite étalés le long de la route et mis là à sécher avant d’être empaqueter et chargé dans des camions par sac de 50 kilos. Des familles complètes sont ainsi occupées toute la journée sous le soleil. Le père charrie les sacs, la mère et les enfants sont à la découpe et le grand père se charge de l’étalage. Le tout habillant sur des kilomètres les accotements d’un blanc-gris qui contraste avec la monotonie du paysage.

Le ciel se dégage petit à petit et la température monte jusqu’à ses valeurs habituelles. La faim aussi arrive mais la route n’en finit toujours pas. Nous voyons de plus en plus de gens à la sieste dans les hamacs à l’ombre. il se fait temps que nous arrivions. Enfin nous voyons les abords de la ville de Stung Treng. Cette dernière portion de route nous a parut interminable. En tout cas nous arrivons par le bon côté, c’est à dire par le marché. Ce qui tombe à pic vu les gargouillements qui grondent dans l’estomac de Sébastien depuis quelques minutes.
le marchéNous nous installons à l’ombre des bâches à côté d’un groupe d’hommes qui nous saluent d’un grand sourire. Au menu ce midi, porc au gingembre pour Laetitia et Porc aux herbes pour Sébastien qui a la surprise de découvrir quelques morceaux de piments en embuscade au détour d’un morceau de viande. Par cette chaleur, nous apprécions encore une fois le thé servi bien froid. Le marché est en pleine effervescence. Ça s’agite partout pour vendre ou acheter tout ce qui est disposé sur les étals. Nous observons tout ça depuis notre table avec beaucoup de curiosité. Laetitia repère alors un stand qui semble ne servir que des assortiments sucrés. Des desserts ! Nous bougeons donc de quelques mètres pour aller voir tout cela de plus près. A priori, rien de connu à l’horizon ce sera la surprise intégrale. Devant nous, des grands saladiers sont remplis de boules gluantes, de fils du même ordre et sur un plateau quelques autres étrangetés rouges, vertes et jaunes. Nous tentons notre chance. Laetitia se laisse tenter par le plateau haut en couleur et Sébastien part sur les fils gluants. Tout semble fait à base de riz. Accompagné de lait condensé, de sucre et de glaçons le résultat, bien qu’étrange est tout à fait plaisant.
Atelier de tissageDu coup Sébastien repart à la charge sur des boulettes blanches, vertes et rouges. Les boulettes rouges et vertes, plus petites, ont un léger goût en plus et les boulettes blanches, de la taille d’un litchi, sont rempli d’une crème de noisette. Nous repartons du marché avec le ventre une nouvelle fois plein en quête d’une guest house où poser nos valises pour le reste de la journée.

Nous profitons de la fraîcheur de l’hôtel pendant les heures chaudes puis partons voir la manufacture de soie toute proche. Quelques dizaines de femmes travaillent à conserver des savoirs ancestraux de tissage de la soie. Depuis l’élevage des vers et la culture des arbres jusqu’à la réalisation des machines et des tissus, tout est fait localement. Nous avons droit à un tour guidé des installations et une explication de chaque étape ainsi que quelques mots échangés avec les ouvrières.

Steung Treng – Tbeng Meanchey

143km

Construction de l'autorouteAprès une nuit interrompue par un voisin bruyant et les chiens, nous arrivons à mettre le cap vers Tbaeng Manchey vers 8H. L’expédition commence par un ferry. Arrivés au port d’embarcation, 3 ferrys sont stationnés et chacun ne semblant pas aller au même endroit. Après quelques questions au personnel pas très conciliant, nous nous embarquons sur l’un d’eux en espérant que ce soit le bon. Nous profitons de la traversée pour prendre notre petit déjeuner et regardons toujours amusé les locaux scrutés nos vélos. Même si ce sont des adultes, nous sommes sûrs de ne pas devoir attendre bien longtemps pour les voir jouer avec notre klaxon. Laëtitia est heureuse de manger du pain avec notre reste de miel de nouvelle Zélande ce matin, pour une fois pas de soupe de riz à la viande.

Une fois de l’autre coté du Mékong, même s’il ne semble y avoir qu’une seule route, nous demandons au cas où à un policier, qui sûr de lui prend la carte à l’envers et nous montre où aller, à l’opposé bien sur. Nous repartons tout de même dans la même direction sans suivre les conseils de ce policier sentant déjà (ou encore) l’alcool de riz. Très vite nous nous retrouvons sur la fameuse 2*2 en construction que nous devons suivre. L’ancienne piste de sable rouge qui traversait la jungle est en train de devenir un axe majeure de circulation en Asie pour relier la Thaïlande à la Chine. Nous passons des baraquements tout neuf qui servent à loger le personnel chinois. En effet cette route est construite avec l’aide des chinois. Nous doutons de la générosité de ceux ci et se demandons bien ce qu’ils vont y gagner en échange.

Jungle en feu Très vite la chaleur monte et cela est accentué par les kilomètres de jungle en feu que nous passons. Car pour la route il faut faire de la place, donc pas de demi mesure on brûle tout. On a la cœur serré à voir ces forêts partir en fumée et voir les quelques habitations émergeant à peine de la fumée. Cette région est resté très longtemps conservée et peu habitée. On se demande quel sera l’avenir des habitants des petits villages que nous traversons. Ceux ce sont tous des agriculteurs, ils vivent sûrement des ressources de la jungle. Que va leur apporter de bon cette route? Qu’en pense-t-il?
La construction est impressionnante, ils commencent par mettre le feu, tout nettoyer, agrandir la piste existante, tout tasser, puis remettre de la terre en la mouillant puis tout tasser encore, cela sur plusieurs couches, jusqu’à que la route soit suffisamment élevée pour résister à la saison des pluie. Sous la route plein de canalisation sont mises en place.

Pause boisson fraicheLe village de Chep montre alors son nez et est bienvenue pour une pause boisson fraîche avec plein de glucides. Ce village s’étale sur quelques kms, et alors que nous arrivons vers la fin de celui ci, attirés par des beignets de bananes, nous faisons une seconde halte et avons la chance de tomber sur un cambodgien parlant un anglais impeccable. Très vite nous lui faisons part de nos questions sur la route. Il est lui même assez septique, pour lui il comprend que pour développer une région il faut des routes mais ici ils n’ont pas besoin d’une route aussi grosse. Elle est construite par les chinois pour leur besoin de transporter des minéraux jusqu’en Chine et donc il faut une route adéquate pour accueillir ces futurs camions. De plus ce n’est pas un cadeau, la Chine le facture au Cambodge qui ne pouvant pas payer, rembourse sur plusieurs années avec des intérêts. Il trouve que ce n’est pas un cadeau pour les futurs génération. Et que cela ne développera les communes rurales qui ont besoin d’école et d’hôpitaux mais que ce ne ferra qu’enrichir que des politiques corrompus. Peu importe ou on va toujours le même discours l’argent au prix de tout le reste et de l’argent vite et sale. Il est outré de voir toute cette forêt qui brûle, et sans les arbres les sols vont devenir encore plus secs. Nous le quittons après toute cette réponse en se demandant bien comment on va laisser la planète au future génération et que savoir l’ Asie aux mains de la Chine nous fait douter de son avenir.

Il faut tout de même pas nier que sur cette route nous avons une moyenne à presque 18 km/H. Mais nous aurions préféré aller moins vite et traverser cette jungle par l’ancienne piste qui en plus devait être à l’ombre.La nuit commence à tomber, il nous reste 10 km pour la ville. Nous arrivons finalement de nuit à bang Manchey de nuit après une petit passage utopique dans le lit de la rivière car le pont est en construction, le tout de nuit avec l’aide d’un sympathique cambodgien en scoot. Après qq difficultés pour trouver un hôtel avec des chambres libres laissés par les travailleurs chinois, nous sentons dans la douche froide, un peu bonheur âpres une journée dans la poussière. Et un repas arrosé d’une bière cambodgienne après 140 km aura raison de nous.

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5 responses to “Sur les deux rives du Mékong”

  1. Bonjour les amoureux,

    Quel bonheur de vous voir si gâté et accueillis si bien.
    Je suis heureuse de vous sentir si à l’aise et bien entouré.
    Voilà un voyage de rêve et de beauté et de fruits frais voilà qui est parfait.
    Je vous embrasse
    Je me plait à admirer vos photos et vidéo

  2. bonjour à vous deux
    vous m’avez encore fait rêver et comme nous avons fait plusieurs voyages en Asie
    mais pas au Cambodge je retrouve à vous lire les odeurs et les saveurs que nous avons bien appréciées
    bonne continuation et régalez-vous de l’accueil de ces populations qui n’ont rien mais qui le partage volontiers
    même aux etrangers quelle leçon
    bisous
    cousine Renée

  3. Moi je kiff les petites vidéos. C’est sympa de vous voir évoluer dans le milieu. Les photos sont très bien, mais les vidéos c’est extra.

    Amusez vous bien les loulous.

  4. Ouaouh!Vous êtes tous bronzés!!
    Bon, ben, c’est toujours extra de vous lire. C’est génial de vous suivre!!
    C’est vrai que les petites vidéo, c’est d’enfer!!! On est vraiment avec vous.
    Ici tout baigne, le soleil brille et ça met du baume au cœur malgré le froid.
    Robin parle de mieux en mieux, il fait tout garçonnet maintenant, vous allez halluciner en le voyant!
    J’envoie des photos!
    Bisous les loulous
    Marie

  5. coucou
    bon pas trop marre de manger du riz!!!!!!!!!!!!!!!
    A vous lire j’ai l’impression que ce pays est spectaculaire, surtout la population.
    Sinon l’activité des femmes principalement est le tissage ?
    Bon riz a+